Comment la rénovation énergétique peut transformer votre intérieur : l’alliance de l’esthétique et de l’efficacité énergétique, grâce à l’architecture d’intérieur

La rénovation énergétique est souvent perçue sous l’angle de l’efficacité et des économies d’énergie. Cependant, elle représente également une occasion unique de réinventer l’aménagement de votre intérieur, en améliorant à la fois votre confort et l’esthétique de vos espaces, et en apportant de la plus-value à votre bien immobilier.

Vous souhaitez ou devez effectuer des travaux de rénovation énergétique pour améliorer votre confort thermique et limiter vos dépenses énergétiques? Profitez-en pour repenser votre aménagement intérieur et ainsi allier design et réponse aux enjeux de respect de l’environnement.

L’architecture d’intérieur, offre un levier dans la rénovation énergétique, permettant de répondre à la fois aux critères esthétiques et énergétiques.

Le DPE, point de départ de la rénovation énergétique

Avant de se lancer dans une rénovation énergétique, il est crucial de comprendre la performance actuelle de votre bien. Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) fournit une évaluation claire de la consommation énergétique de votre logement et de son impact environnemental. Ce diagnostic devient un point de départ pour définir les travaux nécessaires et viser une meilleure performance énergétique

Un DPE bien noté peut non seulement garantir un confort optimal mais également augmenter la valeur de votre bien. En rénovant énergétiquement votre espace, vous pourrez améliorer votre classement, passant d’une classe E ou F à une classe C ou B, et ainsi attirer des acheteurs plus soucieux de l’environnement et des économies d’énergie.

En vous accompagnant sur votre rénovation énergétique, l’architecte d’intérieur vous évitera les déconvenues d’un projet abordé sans plans, sans vision globale, avec les risques de perte d’espace ou de dégradation esthétique que cela peut comporter. L’architecte d’intérieur vous conseillera sur une intégration harmonieuse des dispositifs à engager (changement des menuiseries, installation d’une pompe à chaleur, isolation des murs / des plafonds,…).

Voici les leviers sur lesquels l’architecte d’intérieur peut intervenir dans le cadre de l’optimisation de votre projet de rénovation énergétique :

Quelle isolation pour vos murs : ITI ou ITE ?

L’amélioration du confort thermique du logement passe avant tout par une isolation thermique performante. Cette isolation peut se faire par l’intérieur de la maison (On parle alors d’Isolation Thermique par l’Intérieur, ou ITI) ou par l’extérieur de la maison (on parle dans ce cas d’Isolation Thermique par l’Extérieur, ou ITE).

Comment choisir entre les deux ? 

Isolation Thermique par l'Intérieur (ITI)

L’ITI consiste à appliquer une couche isolante sur les murs à l’intérieur du bâtiment, permettant de réduire les déperditions de chaleur sans toucher à l’extérieur de la structure. Cette méthode est souvent utilisée dans les bâtiments existants où l’on souhaite améliorer l’efficacité énergétique sans modifier l’apparence extérieure du bâtiment.

Avantages :

  • Moins coûteuse que l’ITE, car elle ne nécessite pas de travaux extérieurs complexes.
  • Facile à mettre en œuvre dans les rénovations où l’extérieur ne peut pas être modifié (bâtiments classés, copropriétés, etc.).
  • Permet d’améliorer rapidement la performance thermique des espaces intérieurs au moyen de matériaux écologiques isolants (laine de bois, liège, chanvre)

Inconvénients :

  • Réduit légèrement la surface habitable des pièces, car l’isolant est posé à l’intérieur, et en conséquence, la valeur de revente. A titre d’exemple, une perte de 5m² peut être générée sur une surface au sol de 100m². 
  • Peut occasionner des ponts thermiques si l’isolation n’est pas bien réalisée autour des ouvertures.
  • Moins performante à long terme que l’ITE en termes de protection contre les variations de température extérieures.

Isolation Thermique par l'Extérieur (ITE)

L’ITE consiste à poser une couche isolante sur les murs extérieurs du bâtiment, ce qui permet de conserver toute la surface intérieure habitable tout en réduisant les déperditions de chaleur. Cette technique est idéale pour les constructions neuves ou pour les projets de rénovation où l’aspect extérieur peut être modifié.

Avantages :

  • Très performante, elle réduit les ponts thermiques et améliore l’efficacité énergétique du bâtiment sur le long terme.
  • Conserve la surface habitable intérieure, ce qui est idéal pour des espaces réduits.
  • Améliore l’inertie thermique et l’acoustique du bâtiment, contribuant au confort général.
  • Peut améliorer l’esthétique extérieure du bâtiment si des finitions adaptées sont choisie : bardage, parements pierre, enduit,…

Inconvénients :

  • Plus coûteuse que l’ITI en raison de la nécessité de travaux extérieurs (échafaudages, revêtements extérieurs, etc.).
  • Peut poser des problèmes dans les bâtiments en copropriété ou classés où les modifications extérieures sont limitées.

L’architecte d’intérieur peut vous aider à arbitrer entre ces deux dispositifs, en concevant des plans d’aménagement précis permettant de visualiser l’impact en termes de superficies, de travaux, de résultat final esthétique.

La pompe à chaleur et la VMC : des équipements réglementés et essentiels

La pompe à chaleur : un choix encadré et performant

Dans un projet de rénovation énergétique, l’installation d’une pompe à chaleur (PAC) est une option très prisée pour améliorer le confort thermique et réduire la consommation d’énergie. Ce système permet de capter l’énergie présente dans l’air, l’eau ou le sol pour la transformer en chaleur utilisable dans le logement.

Cependant, son installation est soumise à certaines obligations réglementaires. Depuis la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), les équipements fonctionnant à l’énergie fossile sont progressivement remplacés par des solutions basées sur les énergies renouvelables, comme la PAC. Pour les logements en copropriété, une autorisation préalable peut être requise pour l’installation d’une PAC aérothermique (air-air ou air-eau), notamment si l’unité extérieure doit être fixée en façade ou sur un toit.

L’architecte d’intérieur joue un rôle clé dans l’intégration esthétique et fonctionnelle de la PAC. Il veille à ce que l’unité intérieure s’intègre harmonieusement à l’espace de vie, en proposant des solutions d’habillage discrètes et des emplacements stratégiques qui optimisent la diffusion de la chaleur.

La ventilation mécanique contrôlée (VMC) : une obligation pour un air sain

Lors de travaux de rénovation énergétique, il est essentiel de prêter attention à la qualité de l’air intérieur. Une meilleure isolation sans système de ventilation efficace peut entraîner une accumulation d’humidité et de polluants intérieurs. C’est pourquoi la ventilation mécanique contrôlée (VMC) est souvent obligatoire dans les logements rénovés.

Le Code de la construction impose l’installation d’une ventilation efficace, notamment dans les logements neufs et rénovés, pour assurer un renouvellement de l’air minimal. En fonction du projet, plusieurs types de VMC peuvent être envisagés :

VMC simple flux : une solution abordable qui extrait l’air vicié des pièces humides et permet l’apport d’air neuf par les entrées d’air.

VMC double flux : plus performante, elle permet de récupérer la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant, limitant ainsi les pertes d’énergie.

L’architecte d’intérieur intervient dans l’intégration de la VMC en tenant compte de la circulation de l’air et de l’esthétique des grilles de ventilation. Il conçoit des solutions permettant d’assurer une efficacité optimale sans nuire à l’esthétique des espaces, en prévoyant par exemple des habillages discrets ou des systèmes encastrés.

Menuiseries et harmonisation de l'espace

Dans le cadre de la rénovation énergétique, la réflexion sur les menuiseries ne se limite pas à leur performance thermique, mais englobe également leur impact sur l’aménagement intérieur.

 

Au niveau technique, plusieurs points sont à considérer :

  • Dimensionnement et performance thermique :
    L’agrandissement des ouvertures (fenêtres, portes-fenêtres) doit être étudié en tenant compte des coefficients de transmission thermique (valeur U). En augmentant la surface vitrée, il est essentiel de choisir des vitrages performants (double ou triple vitrage) afin de limiter les déperditions. Des simulations thermiques peuvent être réalisées pour optimiser la taille des ouvertures sans compromettre l’efficacité énergétique globale du bâtiment.
  • Adaptation aux usages et reconfiguration spatiale :
    Une analyse des usages des pièces (cuisine, chambre, salon, etc.) permet d’envisager des modifications dimensionnelles adaptées. Par exemple, agrandir une fenêtre dans la cuisine peut améliorer l’apport de lumière naturelle et favoriser une meilleure ventilation, tandis que transformer une fenêtre en porte-fenêtre dans une chambre permettrait d’instaurer une continuité visuelle entre l’intérieur et l’extérieur.
  • Choix des matériaux et coloris :
    Le choix des matériaux (PVC, aluminium, bois ou composites) doit se faire en fonction de leur performance thermique, de leur durabilité et de leur impact esthétique. Chaque matériau offre des avantages différents en termes d’isolation et de maintenance. L’harmonisation des coloris et des finitions, réfléchie par l’architecte d’intérieur, contribue à créer une cohérence visuelle entre les menuiseries et le reste de l’habitat, tout en respectant les normes thermiques en vigueur.

Isolation en toiture : solutions techniques et innovations

L’isolation de la toiture est un enjeu majeur pour améliorer le confort thermique et réduire les pertes énergétiques. Deux approches techniques se distinguent :

  • Isolation du plafond par création d’un faux plafond en BA13 et isolant :
    • Technique du BA13 : la mise en place d’un plafond en plaques de plâtre permet de dissimuler les isolants et les réseaux techniques tout en offrant une finition esthétique.
    • Choix de l’isolant : l’utilisation d’isolants performants (laine minérale, laine de roche ou isolants biosourcés) doit être faite en fonction de leur résistance thermique (R) et de leur densité. Une épaisseur d’isolant calibrée permet de répondre aux exigences de la réglementation thermique (RT 2012 ou RE 2020) en matière de déperdition de chaleur.
    • Points de vigilance : la pose doit garantir une continuité de l’isolant sans ponts thermiques et assurer une bonne étanchéité à l’air pour éviter les infiltrations d’humidité.
  • Isolation en toiture via rehaussement de la charpente :
    • Principe du rehaussement : cette technique consiste à surélever la charpente existante afin d’augmenter l’épaisseur de l’isolant placé en toiture. Cela permet de conserver une hauteur sous plafond intérieure tout en améliorant l’efficacité thermique de la toiture.
    • Mise en œuvre technique :
      • Il est nécessaire de vérifier la résistance de la charpente et de s’assurer de la faisabilité structurelle du rehaussement.
      • Le montage peut inclure l’installation de panneaux isolants rigides, dont la conductivité thermique est faible, assurant ainsi une meilleure performance.
      • Une attention particulière est portée à la ventilation de la toiture pour prévenir toute condensation et maintenir la pérennité des matériaux.
    • Innovation et applications : Bien que cette technique soit moins courante, elle représente une solution innovante pour des projets de rénovation en profondeur. Elle offre la possibilité d’atteindre des niveaux d’isolation élevés tout en valorisant l’architecture d’origine.

Pourquoi l’architecture d’intérieur est-elle essentielle dans votre projet de rénovation énergétique ?

Intégrer l’architecture d’intérieur à votre rénovation énergétique permet d’optimiser votre projet en alliant performance thermique, confort et esthétique. Plutôt que de considérer les contraintes techniques comme des obstacles, elles deviennent des opportunités pour repenser l’aménagement des espaces et valoriser votre bien immobilier.

Un projet global prenant en compte ces dimensions offre plusieurs avantages :

  • Une parfaite cohérence : l’architecte d’intérieur veille à une intégration harmonieuse des solutions énergétiques, en dissimulant les équipements, optimisant l’orientation des ouvertures pour la lumière naturelle et en sélectionnant des matériaux à la fois esthétiques et écologiques.
  • Un confort amélioré : une isolation et une ventilation optimisées garantissent un meilleur bien-être au quotidien, réduisant les variations de température et les problèmes d’humidité.
  • Une valorisation immobilière : un logement plus performant sur le plan énergétique est plus attractif, aussi bien pour les occupants que pour les investisseurs.

 

En somme, intégrer l’architecture d’intérieur à votre rénovation énergétique, c’est faire le choix d’un habitat à la fois durable, élégant et performant, en accord avec les enjeux écologiques et économiques actuels.